Chapitre 10

Cinq ans auparavant…

Le hall de l’hôtel ressemblait à un décor de vieux film, avec ses boiseries sombres, ses meubles anciens et son ambiance raffinée qui fit regretter à Jesse de n’avoir pas mis une robe et des chaussures à talons. Dans son jean, elle se sentait négligée, gamine, sans compter l’appréhension qui la tenaillait.

« Ne sois pas ridicule! » se tança-t-elle. Tout allait bien. Matt et elle étaient partis en week-end ; ils allaient sûrement faire l’amour… Et alors? Ça n’avait rien de nouveau pour elle. Il ne serait pas son premier amant.

Sauf que c’était Matt et qu’à présent les choses acquéraient avec lui une nouvelle dimension, très excitante et un peu terrifiante aussi…

— Tu veux que quelqu’un se charge de nos bagages ? lui demanda-t-il, comme il avait fini de s’enregistrer.

— Je crois que ce n’est pas la peine.

Elle avait l’impression que tout le monde la jaugeait d’un œil critique; alors, si un chasseur s’en mêlait, ça ne ferait qu’augmenter sa confusion. Il lui semblait que tous les gens présents dans ce hall la fixaient, qu’ils connaissaient son passé et se disaient : « Tiens, Jesse s’est encore trouvé un nouvel amant. »

Pas du tout! Cela n’avait rien à voir! Matt était différent et elle avait changé aussi. Tomber amoureuse l’avait totalement transformée. Malheureusement, qui allait la croire ?

Elle se secoua pour ne plus penser à sa sœur ni à personne. Si Matt l’avait emmenée passer le week-end à Portland, c’était pour prendre du bon temps, ce qu’elle était bien déterminée à faire.

Ils prirent le magnifique ascenseur : une vénérable antiquité à la grille en cuivre et aux moulures ouvragées, puis montèrent au dixième étage où ils foulèrent le tapis d’un interminable couloir qui longeait des portes massives.

Comme Matt s’effaçait pour lui laisser le passage, après avoir ouvert la porte de la chambre, Jesse eut un sursaut en découvrant la pièce. Il n’y avait pas de lit, juste un canapé, deux fauteuils et une vue superbe sur la rivière. Tournant lentement sur elle-même pour admirer les meubles et l’élégance du décor, elle aperçut une porte et se dirigea droit dessus.

Ah, la chambre était là ! Un baldaquin sculpté, à la literie splendide en occupait le centre. La jeune femme continua sa visite par la salle de bains en marbre qui en plus d’une douche double, disposait d’une baignoire assez grande pour deux – si ce n’était pour cinq…

— J’aurais dû apporter plus de vêtements, murmura-t-elle pour dissimuler sa gêne.

Elle se sentait oppressée. Tout cela était trop beau, trop inusité pour elle. Matt s’était visiblement donné du mal pour trouver cet hôtel, faire les réservations, mais à quoi bon tant d’efforts superflus?

Il l’avait rejointe et, sentant son malaise, avait posé la main sur son épaule.

— Ça va ? Ne panique pas, ajouta-t-il, comme elle hochait la tête sans répondre. Je ne voulais pas présumer des choses. T’ai pris une deuxième chambre.

— Quoi?

— Oui, une deuxième chambre. Tu veux la voir?

Une deuxième chambre? Parce qu’il ne voulait pas présumer…

— On vient ensemble passer deux jours à l’hôtel, répliqua-t-elle, interloquée. A quoi bon une chambre de plus ?

— Je t’ai proposé de partir en week-end. Ça ne signifie pas obligatoirement que nous devons coucher ensemble. J’avais envie de passer du temps avec toi. Je voudrais qu’on profite à fond de ce week-end, mais je comprendrais parfaitement que tu aies besoin d’espace. Ce serait naturel…

Ce type était une perle : gentil, délicat, intelligent, drôle… et, en plus, il la traitait comme une princesse, un objet précieux ; mieux, il l’acceptait telle qu’elle était et ne voyait en elle que des qualités !

— J’ai peur, avoua-t-elle. Jamais je n’ai eu aussi peur de ma vie.

— Tu n’as pourtant rien à craindre.

Il lui suffisait de plonger son regard dans les prunelles sombres de Matt pour sentir qu’il se trompait sur toute la ligne. Si elle avait peur, c’était que l’enjeu était immense et qu’il était bien naturel d’être terrifiée. L’évidence venait de lui sauter au visage avec une clarté aveuglante : elle n’était pas simplement attirée par le nouveau Matt, elle l’aimait désespérément.

Avant lui, aucun homme n’avait compté. Avec lui, tous ses repères étaient bouleversés : Matt était « l’unique ». Si elle le perdait, jamais elle ne retrouverait son pareil.

Oui, elle l’aimait. Tout en lui la séduisait : sa façon de s’impliquer à fond dans chaque chose, de ne pas faire étalage de ses millions, d’être attentif à ses désirs et même de prendre soin d’une mère qui lui était insupportable. Quand il l’embrassait, elle se sentait retournée jusqu’au fond de l’âme.

Elle avait depuis le départ la certitude que leur rencontre ne devait rien au hasard. Pourtant, si elle n’avait pas traîné dans ce Starbucks, ils ne se seraient jamais rencontrés. Pour une fois dans sa vie, elle avait eu de la chance.

Elle s’approcha de lui, se haussa sur la pointe des pieds et l’embrassa. Sa bouche chaude et ferme accueillit son baiser avec une tendre délicatesse. On aurait dit qu’il craignait de la blesser, qu’il se souciait vraiment de ce qu’elle ressentait. Quand il l’entoura de ses bras puissants pour l’attirer à lui, elle se laissa faire avec bonheur, avide de retrouver le contact de son corps.

Elle l’étreignit passionnément, certaine que Matt la protégerait contre vents et marées. Elle l’avait compris à l’instant où ils s’étaient rencontrés.

Il glissa les mains dans son dos, lui saisit les fesses à pleines mains et elle se cambra, pressa son ventre contre son sexe érigé, lui arrachant un gémissement. Il se recula et lui prit le visage à deux mains.

— Je te veux, Jesse, murmura-t-il en dardant sur elle ses yeux étincelants où brûlait une ardeur fervente.

— Moi aussi je te veux…

Il l’entraîna dans la chambre et ouvrit hâtivement le lit.

— Tu dois te douter que ce n’est pas ma première fois…

Oui, elle s’en doutait. Et, brusquement, une foule de questions se pressa dans sa tête. A combien se montait le nombre de ses conquêtes, depuis qu’elle l’avait aidé à se trouver? Comment étaient ces femmes? Pour quelles raisons l’avaient-elles laissé partir ? Est-ce que Matt les revoyait ? Pensait-il encore à elles ? Les désirait-il encore ?

Saisie d’une jalousie mordante – totalement hors de propos et fort désagréable –, Jesse aurait voulu exiger des réponses, tempêter comme une furie. Tous ses efforts pour raisonner, se dire qu’ils étaient ensemble et que cela seul comptait étaient peine perdue.

Et s’ils ne s’entendaient pas, sexuellement? Si Matt la trouvait ennuyeuse au lit ?

— Jesse?

— Je suis une idiote, je me ronge les sangs pour rien.

— A quel propos ?

— Je crains de te décevoir.

— Ça ne risque pas d’arriver.

— Comment tu le sais ?

— Arrête de réfléchir, ordonna-t-il en l’embrassant.

Le contact de sa bouche lui fit rendre les armes. Jesse rejeta la tête en arrière et se livra à son baiser, tâchant de repousser les assauts d’une imagination qui s’ingéniait à la paniquer. Mieux valait cueillir l’instant présent, la crise viendrait bien assez tôt.

Matt avait forcé ses lèvres et par d’habiles caresses s’employait à éveiller son désir. Il l’embrassait encore et encore, résolu à poursuivre tant qu’elle ne se serait pas offerte. Ils avaient tout leur temps, nul besoin de se hâter.

Il passa la main dans ses cheveux, puis les repoussa en arrière pour l’embrasser dans le cou, et le lent frôlement érotique de ses lèvres sur sa gorge la fit frissonner. Le désir, qui couvait paresseusement en elle, s’embrasa soudainement, ses tétons durcirent et son ventre prit feu.

Matt toucha sa poitrine et elle sentit ses seins lourds se dresser sous le tissu. Apparemment satisfait de la bonne marche des opérations, il immobilisa les mains sur ses hanches et reprit son baiser.

Jesse sentait son désir augmenter à chaque effleurement de sa langue. Alors qu’il lui mordillait le lobe de l’oreille, tout son corps se mit à vibrer et quand il caressa de nouveau sa poitrine, un monde de sensations indicibles la submergea.

Les seins douloureusement dressés dans son soutien-gorge, elle fantasmait sur le sexe dur et tendu de Matt. Maintenant, sa peau implorait ses caresses, elle gémissait, pressée qu’il lui arrache ses vêtements, qu’il écarte ses jambes et la prenne sans plus attendre, mais lui s’obstinait à l’embrasser, comme s’il ne se lassait pas de sa bouche.

Il se recula enfin pour lui ôter son pull et Jesse en profita pour envoyer valser ses chaussures. Il reposa les mains sur ses hanches et elle resta suspendue, le souffle coupé, les seins palpitants, attendant désespérément la suite.

Alors il se pencha, embrassa son épaule nue qu’il lécha ensuite, la faisant hoqueter, puis, avec une lenteur torturante, coula paresseusement ses mains vers ses seins affamés, tandis qu’elle le suppliait en silence d’aller plus vite…

Enfin, il prit sa poitrine en coupe dans ses mains et la soupesa une seconde, avant de reprendre son exploration. Cambrée le cou tendu, Jesse, totalement concentrée sur le frôlement de ses mains, réprima un cri quand il lui effleura le téton de son pouce.

Il s’écarta d’elle un instant pour déboutonner sa chemise qu’il enleva à la hâte. Elle fixa, fascinée, les muscles bien dessinés et la toison sombre de son torse, et quand l’attira à lui, elle se laissa faire docilement, avide de sentir sa peau nue sur la sienne. Il lui offrait le cocon chaud de ses bras puissants et elle s’y blottit avec un soupir de bonheur, avec l’envie éperdue de se fondre en lui à jamais.

Alors qu’ils n’en étaient pourtant qu’aux prémices, elle vivait un moment sublime. Peut-être parce qu’elle avait la certitude que Matt la voulait vraiment; que, pour lui, elle était unique.

Elle sentit ses mains dans son dos, puis une légère pression sur son soutien-gorge qui se détacha aussitôt et, comme Matt tirait sur la bretelle, elle l’aida à faire tomber le sous-vêtement d’un mouvement d’épaule.

Maintenant qu’elle était nue jusqu’à la taille, il la contemplait avec vénération. Elle le vit se pencher et prendre son téton gauche entre ses lèvres. Il se mit à le lécher, à le sucer délicatement, faisant naître dans son corps des sensations si violentes qu’elle dut s’agripper à lui pour garder l’équilibre.

Il passait sans cesse d’un sein à l’autre, alternant ses caresses. On aurait dit qu’il savait exactement comment exciter son désir et elle ne pouvait se retenir de gémir.

— Matt…, supplia-t-elle.

Elle était plus que prête. Elle se balançait au seuil de la jouissance, peu habituée à ces préliminaires, cette longue et ensorcelante danse nuptiale de l’homme déterminé à éveiller la moindre parcelle du corps de son amante.

— J’aime bien quand tu pousses des petits cris.

Quoi ! Elle poussait des cris ?

Il tâtonna entre eux pour défaire la fermeture de son jean, le fit glisser le long de ses cuisses avec sa petite culotte. Voilà, elle était nue !

Il la fit reculer jusqu’au bord du lit, où elle s’assit, jambes pendantes.

— Allonge-toi…

Cette position la rendrait trop vulnérable. Elle hésita, mais son désir de lui plaire prit bientôt le dessus et elle se laissa lentement tomber en arrière sur les draps.

— Tu es si belle, murmura-t-il en se penchant pour lui embrasser les chevilles. Ta peau, tes cheveux, ton sourire, la façon que tu as de chuchoter mon nom… Tu me rends fou!

Tout en parlant, il remontait lentement sa bouche, frôlant sa peau, la mordillant, la taquinant pour se rapprocher inexorablement de l’épicentre affamé de son être. Jesse se tordait convulsivement sur les draps et écartait de plus en plus les jambes. Elle sentit un souffle tiède au creux de ses cuisses, une langue qui s’immisça jusqu’au point le plus sensible de son anatomie, et elle laissa échapper un gémissement rauque.

Pendant que la langue de Matt explorait son sexe en lents mouvements circulaires, ses mains tâtonnaient sur son torse pour rejoindre ses seins et, tandis qu’il restait fiché dans son ventre à cajoler le centre de son plaisir, ses doigts habiles se mirent à stimuler ses tétons avec un synchronisme parfait. Jesse, sentant jaillir une onde moite au plus profond de son corps, gisait écartelée, les yeux clos, absorbée par les sensations incroyables qui la submergeaient.

Matt continua à la caresser langoureusement et Jesse, dont les muscles s’étaient relâchés, se laissait aller aux assauts successifs des vagues puissantes qui déferlaient en elle et l’emportaient chaque fois plus haut, plus loin. Comme s’il sentait qu’elle allait exploser, Matt accéléra le rythme de sa langue et la pression de ses doigts. Au comble de l’excitation, saisie d’un insoutenable sentiment d’urgence, elle s’agrippa aux draps pour se rapprocher de son visage.

Il suçait plus vite, plus fort. A chaque seconde, Jesse, tendue comme un arc, approchait plus près d’un orgasme qui s’obstinait à planer hors de sa portée et à lui refuser les délices inouïs qu’il lui promettait.

— Matt! implora-t-elle.

Alors, il plongea plus loin pour aspirer le cœur même de son être. « C’est trop ! » pensa-t-elle, juste avant de jouir avec une intensité qu’elle n’aurait jamais cru possible.

Incapable de se contrôler, elle se convulsait en criant, peut-être même en suppliant… Elle ne savait plus. Tout ce qu’elle savait c’est qu’elle ne pourrait s’arrêter de crier que lorsque ce serait terminé.

Elle tremblait de tous ses membres, pourtant la langue de Matt ne la laissait pas en repos, continuant à fouailler son sexe pour la forcer à jouir encore et encore. Il introduisit soudain un doigt dans son intimité et, emportée par une nouvelle vague orgasmique, elle se livra totalement à son emprise, se gorgea du plaisir qu’il lui procurait, exigeant tout et plus encore en se frottant frénétiquement contre sa bouche.

Puis sa fièvre retomba d’un seul coup. Elle gisait écartelée sur le lit, jambes ouvertes, plus nue et exposée qu’elle ne l’avait jamais été. Elle avait toujours aimé le sexe, mais pas à ce point. Il lui semblait qu’elle avait mis son âme à nu, que si elle ne réagissait pas, elle allait se mettre à pleurer ou prendre la fuite. Il fallait qu’elle trouve un moyen de se couvrir, dans tous les sens du terme.

En quête d’une issue, elle se dressa sur son séant, mais Matt se releva d’un bond, il la tira sur ses pieds et l’enveloppa chaleureusement dans ses bras en lui murmurant que tout allait bien. On aurait dit qu’il savait, qu’il avait compris ce qu’elle ressentait.

Bouleversée, Jesse éclata en sanglots, sans pouvoir s’en expliquer la cause, comme si elle avait le cœur brisé. Quelle idiote ! Matt allait être affolé de la voir dans cet état. Pourtant, elle ne pouvait s’arrêter de pleurer, avec le même manque de contrôle scandaleux que quand elle avait joui.

— Je suis désolée, hoqueta-t-elle, les joues humides de larmes. Excuse-moi…

— Ça va, la rassura-t-il en lui caressant les cheveux. Détends-toi. Je suis là.

Oui, il était là et n’avait pas l’air le moins du monde affolé.

— Je me demande pourquoi tu ne prends pas tes jambes à ton cou, dit-elle, dès qu’elle put parler.

— Pourquoi ferais-je une chose pareille? répliqua-t-il en souriant.

— Parce que je suis nulle. Au lieu d’être radieuse, j’éclate en sanglots. Je ne comprends pas ce qui m’arrive.

— Je t’aime, Jesse, déclara-t-il en lui prenant le visage dans les mains. J’aime tout en toi. Tu as le droit d’exprimer tes sentiments.

— Matt, mais…

Il lui ferma la bouche d’un baiser. Un tendre baiser plein de promesses qu’elle lui rendit avec ardeur, soucieuse de lui prouver à quel point il comptait pour elle. Jamais elle n’avait connu quelqu’un comme lui. Des hommes lui avaient déjà dit qu’ils l’aimaient, bien sûr, mais parce qu’ils pensaient que c’était le passage obligé pour lui faire l’amour.

Matt faisait courir ses doigts sur elle, comme s’il ne pouvait se rassasier de son corps. Elle tendit la main pour déboucler sa ceinture et, dès que ce fut fait, il se recula pour finir de se déshabiller, pendant qu’elle s’étendait de nouveau sur les draps.

Dès qu’il fut nu, il la rejoignit, un préservatif à la main, et reprit ses caresses.

C’était bien Matt, pensa-t-elle. Toujours soucieux de la protéger, de prendre soin d’elle, quoi qu’il lui en coûte.

Elle le fit tomber sur le dos en lui décochant un sourire coquin.

— Accroche-toi, champion.

— Je m’accroche, s’esclaffa-t-il.

— Tu as intérêt.

Elle le baisa sur la bouche, puis glissa sa langue dans son cou, puis sur sa poitrine, lui caressant la peau de ses cheveux dénoués. Au passage, elle s’arrêta sur un téton qu’elle lécha, avant de souffler doucement dessus en guettant sa réaction. Matt serrait les poings pour se maîtriser. Parfait! Car elle avait bien l’intention de le surprendre autant qu’il l’avait surprise.

Elle se coula vers son ventre et s’agenouilla entre ses cuisses. Là, elle s’empara du préservatif qu’elle ouvrit, mais sans le lui enfiler – c’était prématuré. Elle avait mieux à faire.

Elle se pencha pour le prendre dans sa bouche. Elle remonta une ou deux fois le long de son pénis jusqu’à la pointe qu’elle taquina de sa langue et Matt laissa échapper un long soupir. Satisfaite, elle se referma sur lui et plongea en serrant les lèvres jusqu’à la racine, usant des caresses de sa langue pour accentuer les sensations.

A chaque pulsation de son sang, le sexe de Matt gonflait et durcissait dans sa bouche, ses cuisses se tétanisaient.

— Jesse, grogna-t-il en tendant la main pour la saisir et elle comprit.

Matt ne voulait pas jouir comme ça, il voulait la prendre, ce qui était d’ailleurs son souhait le plus cher.

Alors elle lui enfila hâtivement le préservatif et l’enfourcha d’une seule poussée.

Il la comblait si totalement, c’était si fort, qu’elle faillit crier. Elle se décontracta, commença à remuer lentement et son corps s’ajusta petit à petit au sexe érigé qui l’empalait.

— Jesse, souffla-t-il d’une voix rauque et tendue qui la fit sourire.

Il l’attrapa fermement par les hanches et elle se plia à son rythme, entreprenant un long mouvement de va-et-vient pour le mener au bord de l’orgasme.

— Jouis avec moi, implora-t-il.

— Non, je veux te regarder.

Elle s’enfonça d’un coup et le sentir se raidir. Elle bougea plus vite pour le forcer à dépasser les limites. Matt tentait de résister. Il s’agrippait à elle en luttant pour ne pas perdre le contrôle. Elle s’obstina. Alors, il capitula en gémissant, mais elle continua à le chevaucher jusqu’à ce qu’il relâche ses mains.

Le visage tendu, il gisait la tête sur l’oreiller, les yeux clos. Elle attendit qu’il les ouvre pour se pencher et l’embrasser.

— Je t’aime, dit-elle.

Il l’enveloppa de ses bras, la fit rouler sur le dos et l’embrassa.

— Je t’aime encore plus.

— Impossible.

— Tu veux parier ?

— Et comment?

— Je vais te le prouver.

— Je suis impatiente de voir ça…